Fabrication d’un appareil électroménager : la face cachée de la consommation de ressources

30/12/2025

Introduction : L’envers du décor des appareils neufs

Lorsque l’on évoque la consommation énergétique d’un frigo, d’un lave-linge ou d’un four, le premier réflexe est souvent de se concentrer sur la facture d’électricité. Pourtant, l’essentiel de l’impact écologique d’un appareil électroménager se joue bien avant son arrivée dans votre cuisine : lors de sa fabrication.

Pourquoi la production d’un appareil neuf est-elle aussi gourmande en ressources ? Quels sont les enjeux cachés derrière une apparence « propre » et technologique ? Pour agir efficacement (et choisir, en connaissance de cause, entre neuf, reconditionné ou réparé), il est essentiel de bien saisir ce « poids caché ».

Tout commence… bien avant l’assemblage : extraire, transformer, transporter

Vous achetez un réfrigérateur flambant neuf. Naturellement, il vous semble reprendre vie dans le magasin, prêt à être branché. Mais, pour arriver jusque-là, il a fallu :

  • Extraire les matières premières : Fer pour l’acier, cuivre pour les circuits, aluminium, plastiques issus du pétrole, verre… et parfois des métaux rares (néodyme, lithium…)
  • Transformer ces matières : Fonderie des métaux, raffinage, injection plastique, fabrication de composants électroniques
  • Assembler les pièces : Dans des usines, souvent situées à des milliers de kilomètres, avec une chaîne logistique complexe
  • Transporter à chaque étape : Cargo, train, camion : extraction → usine → centre d’assemblage → point de distribution

Chaque étape mobilise une quantité considérable d’énergie, d’eau, de matériaux et… génère des émissions de CO2.

Des chiffres qui parlent : combien consomme un appareil neuf avant même d’être utilisé ?

Pour mesurer l’impact réel, rien ne remplace les analyses de cycle de vie (ACV), qui révèlent l’empreinte environnementale à chaque étape. Quelques chiffres clés illustrent l’ampleur du phénomène :

  • Fabrication d’un réfrigérateur de 70 kg : entre 350 et 450 kg de CO2 émis (Source : ADEME, GiZ) – soit l’équivalent d’un vol Paris-Milan pour une personne.
  • Energie grise nécessaire : La production d’un appareil électroménager mobilise typiquement entre 2 000 et 3 500 kWh d’énergie indirecte.
  • Eau utilisée : Plusieurs milliers de litres pour l’extraction, le lavage et la transformation. Pour l’acier seul, il faut entre 100 et 200 litres par kg.
  • Matériaux non renouvelables : Près de 65 % des composants des appareils de gros électroménager proviennent de ressources minérales vierges.

Ainsi, avant même d’être branché, un appareil a déjà « coûté » à l’environnement bien plus que son prix affiché.

Pourquoi cette intensité de consommation de ressources ?

1. Extraction des matières premières : un point de départ énergivore

L’essentiel de l’impact se trouve tout au début du cycle. Les minerais doivent être extraits, souvent à ciel ouvert, via des procédés lourds – minage, concassage, transport longue distance. Exemple : pour obtenir 1 kg de cuivre raffiné, il faut extraire entre 50 et 100 kg de roche, puis consommer jusqu’à 100 kWh d’énergie.

Pour le plastique, le processus démarre avec le pétrole brut, puis un enchaînement de raffinages, de réactions chimiques… et beaucoup d’énergie consommée.

2. Fabrication et transformation des matériaux : chaud devant

Voici quelques besoins typiques :

  • Fonderies : Atteignent régulièrement plus de 1 500°C pour la production d’acier ou d’aluminium.
  • Fabrication de circuits électroniques : Nécéssite des salles blanches, des bains chimiques toxiques (et difficiles à traiter), de l’eau ultrapure en grande quantité.
  • Bilan carbone élevé : Chaque étape produit des émissions (à cause de la combustion, du transport), souvent dans des pays où l’électricité reste fortement carbonée (charbon, gaz).

3. Assemblage et logistique mondiale : la course autour du globe

Un appareil électroménager typique aura parcouru (sous forme de composants, puis de produits finis), plusieurs dizaines de milliers de kilomètres. Chiffre frappant : un circuit imprimé de frigo peut rassembler des composants de 5 à 10 pays différents avant d’arriver en France.

  • Emballages et protections jetables : Encore une source importante de déchets, souvent non recyclés.
  • Surtension logistique : Chaque transport consomme carburant, génère CO2 et nécessite infrastructures et entrepôts.

Un exemple concret : le frigo neuf, champion de l’incidence invisible

Souvent perçu comme un « consommateur d’électricité », le frigo cache en réalité, lors de sa fabrication, un impact écologique massif et peu visible.

  • Sa coque : acier et plastiques issus de pétrole, extraction minière, traitements par zinc, peintures chimiques à base de solvants.
  • Le groupe froid : cuivre, aluminium, gaz réfrigérant (souvent polluant lors de la production).
  • Les circuits électroniques : or, plomb (en faible quantité), terres rares, dont la fabrication nécessite un cocktail de ressources, parfois polluantes ou rares.
  • L’isolation : mousse polyuréthane, issue de la chimie lourde.

Résultat ? Environ 50 à 60 % de l’empreinte carbone totale d’un frigo se joue avant même sa première utilisation (source : ADEME, rapport 2022).

L’électroménager neuf : une double peine pour l’environnement

  1. Consommation de matière première viergeChaque nouvel appareil nécessite d’aller puiser de nouvelles ressources non renouvelables, au lieu de réutiliser l’existant.
  2. Energie grise importanteLa fabrication, le transport, l’assemblage… Tout cela consomme une “énergie cachée” que vous ne verrez jamais sur votre compteur électrique, mais qui pèse sur le climat.

Quand on additionne cet impact initial à celui de la consommation électrique lors de l’usage, on réalise que l’on peut réduire considérablement l’empreinte globale en allongeant la durée de vie des équipements.

Pourquoi le reconditionné prend tout son sens ?

Choisir du reconditionné, c’est éviter presque toute la phase d’extraction et de fabrication de nouvelles matières. C’est aussi valoriser le travail d’équipes qui prolongent la vie de produits encore fonctionnels, en remplaçant uniquement les composants nécessaires. Concrètement :

  • Un frigo reconditionné économise jusqu’à 70 % de l’empreinte carbone par rapport à un frigo neuf (Source : ADEME, Underdog).
  • Le gain sur la consommation de matières premières est quasi-équivalent.
  • Moins de déchets électroniques sont produits, car l’équipement est remis dans le circuit au lieu d’être démantelé prématurément.

Chiffres clés : fabriquer neuf vs reconditionner

Frigo neuf Frigo reconditionné
CO2 émis (sur le cycle de vie complet) 350 à 450 kg 100 à 150 kg
Matières premières vierges nécessaires 50 à 100 kg 10 à 20 kg (réparation uniquement)
Energie “grise” consommée 2 000 à 3 500 kWh 350 à 600 kWh

Le différentiel est immense : chaque frigo reconditionné, c’est jusqu’à 3 fois moins d’impact, sans compromis sur la performance au quotidien.

D’autres leviers pour réduire le bilan écologique

  • Allonger la durée de vie de vos appareils : Diagnostic régulier, entretien, réparations ponctuelles évitent un remplacement précoce.
  • Choisir des équipements avec une bonne réparabilité : Indice de réparabilité (visible sur les fiches produits récentes en France) élément clé.
  • Préférer du reconditionné de qualité : Un acteur comme Underdog œuvre pour garantir transparence, traçabilité des interventions et fiabilité, grâce à un reconditionnement maîtrisé de A à Z. Cela évite les écueils des plateformes généralistes où le contrôle qualité reste souvent inégal.
  • Ajuster l’usage : Utiliser à bon escient les programmes éco, bien charger les appareils, dégivrer régulièrement le frigo, choisir la bonne taille d’appareil selon la composition de votre foyer… autant de gestes qui, au final, comptent aussi.

Vers un électroménager plus sobre et plus circulaire

Quand on parle transition énergétique, la tentation est grande d’acheter « le dernier modèle, encore plus performant ». Or, l’essentiel du gain écologique passe d’abord par une meilleure gestion du stock existant, une optimisation des usages… et, autant que possible, l’évitement de la production neuve.

Vous l’aurez compris : fabriquer un appareil neuf n’est pas anodin, même s’il est étiqueté « A+++ ». Derrière chaque réfrigérateur, chaque lave-linge flambant neuf, se cache un énorme investissement de ressources, d’énergie et d’eau – bien supérieur à la simple étiquette énergétique.

Réduire cet impact ne relève pas seulement des politiques publiques : il s’agit aussi de choix d’achat et d’arbitrages éclairés, accessibles à toutes et à tous. Opter pour le reconditionné, privilégier les réparations, ajuster ses usages : des leviers simples, concrets et impactants.

Pour approfondir ou passer à l’action en toute transparence, n’hésitez pas à comparer, questionner… et découvrir des initiatives vertueuses comme celles d’Underdog, pionnier du reconditionné maîtrisé, en phase avec les vrais enjeux de l’écologie domestique.

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